On being an angel / Grazia Capri
On being an angel
Grazia Capri
Un corps nu.
Un corps expression innocente et sauvage du soi.
Corps déformé, comprimé, disséminé dans l’espace et dans le temps d’une réalité fragmentaire.
Elle est assise et nue, elle attend le rien!
Ange à la renverse, elle se plaque au mur.
Elle se réinvente en nouvelles formes, dans un espace complice, suspendue à la frontière entre la vie et la mort.
Elle se découvre dans l’image réflexe du soi, elle se voit comme personne ne peut la voir! Partage sa réalité entre le vol et la chute.
Elle vit dans le désir des deux.
Un corps entre la chute et le vol ...
©Francesca Woodman
Intimement inspiré de l'univers poetique de Francesca Woodman, On Being an Angel est un travail sensible qui s'appuie sur la figure de l’ange, figure suspendue entre la vie et la mort.
Francesca Woodman, figure énigmatique et exceptionnelle de la photographie américaine des années 70, met fin à sa vie à seulement 23 ans. Son attirance pour la figure de l’ange est fortement liée à l’idée de la mort. Avec une recherche sur la dilatation du temps et de l’espace, Francesca Woodman essaie de dépasser toutes limites propres à la photographie: la fixité spatiale et temporelle. Elle fuit la fixité, elle fuit l’idée de la mort.
C’est avec la figure de l’ange, qu’elle trouve une possibilité d’y résister. L’impossibilité «d’être un ange» est en quelques sortes la constatation de notre condition.
Elle travaille surtout sur l’autoportrait dans une démarche de représentation narcissique de son intimité. Elle-même définit ses photos comme «tributaires d’un état affectif».
© Jérôme Delatour - Images de la danse
"C’est dans la recherche de cet état affectif que mon travail rencontre Francesca Woodman.
Je vois dans le corps et le mouvement des instruments qui me permettent de faire surgir et de transmettre un état d’âme. Un corps, dans lequel restent évidentes les traces de la chute et du vol, est souvent posé au sol ou contre un mur. Est caché ou totalement exposé, nu, surexposé et dissolu par la lumière.
Le choix d’un langage volontairement énigmatique résonne d'un univers onirique, surréel et sensible, où le corps est avant tout. Un corps sincère et mystérieux, véhicule de sensations. Ce corps fait partie intégrante de l’espace. Vacille entre un temps et un espace infini en restant inconnu et indéchiffrable aussi bien à nous qu’à lui-même.
© Jérôme Delatour - Images de la danse
Le point de départ du travail est le silence du corps, sa condition dans l’espace, dans un vide qui prend vie doucement. Une attente qui donne la possibilité de vivre très simplement un espace émotif. A ce calme j’oppose des séquences de mouvements presque frénétiques, répétitions, rotations, courses, comme dans un essai de dépassement physique, comme dans une hypothèse de vol, à la recherche d’un moi originel, d’une réalité autre. Le retour à un état d’attente représente à la fois la fin et le recommencement d’un cycle.
Atmosphère surréelle/irréelle dans laquelle rêve, réalité, incarnation se mêlent et partagent le même temps, le même espace. Séries d’images qui se succèdent comme des flash-back ou flash-forward sans avoir de conséquence logique, mon travail est la simple expression sensible d’une intimité, avec toutes ses fragilités, ses énigmes, où chaque mouvement devient nécessairement ambigu "
Grazia Capri.
VOir On being an angel
© Jérôme Delatour - Images de la danse
les 11 et 12 juin à 20 heures
avec Sofia Fitas - Experimento 2
et Maxence REy - Les bois de l'ombre
Une répétition de On being an angel peut être vue le 12 mars à 15h au Studio Le regard du Cygne
(entrée libre)
VOIR les photos de Jérôme Delatour (répétitions...)